Dans la presse :"Partie de « Mikado » avec le collectif Sous le manteau au Triskell à Pont-l’Abbé "

Entre le 14 et le 17 novembre, dans le cadre du jumelage artistique avec le Théâtre de Cornouaille, les élèves de 4 classes de 4è ont participé des ateliers de pratique artistique, dans la petite salle du gymnase du collège.

Les 4 classes ont également assisté à une représentation d’une petite forme, d’une durée de 30 minutes, le vendredi 18 novembre . Les élèves ont eu l’occasion d’échanger avec les artistes à l’issue de la représentation.

Une seconde représentation a été organisée le vendredi 18 novembre à 18h30 à l’intention des parents de 4è et du personnel du collège intéressé.

En résidence en novembre dernier au Triskell, les acrobates spécialistes du mât chinois peaufinent leur création avant de la faire découvrir au public, jeudi.

Dans leur dernière création « Mikado », présentée le jeudi 19 janvier à 20 h au Triskell, les artistes du collectif Sous le manteau repoussent les limites de leur discipline en jouant avec la théorie de l’effondrement et une quarantaine de mâts chinois.

Entretien avec Lisa Ødegaard et Cyril Combes, deux des interprètes.

Dans votre précédent spectacle « Monstro », vous abordiez la question du rapport avec les autres, dans « Mikado », il s’agit de vous retrouver face à l’environnement, pourquoi avoir choisi ce thème de l’effondrement ?

Lisa  : Dans la recherche collective du premier spectacle où le mât chinois est très stable, très fixe, on avait déjà cette envie de changer, de créer plusieurs paysages et d’avoir une scénographie qui bouge. Cela nous a fait penser à l’environnement, à la nature et on a fini par trouver ce mot très actuel d’effondrement.

Cyril : Ce mot-valise d’effondrement peut aussi bien évoquer la nature que les émotions. La grande différence avec le premier spectacle, c’est qu’on voulait une mise en scène et on a fait appel à Florent Bergal.

Dans ce spectacle vous corsez les choses avec une quarantaine de mâts qui bougent ?

Lisa : On a travaillé avec un constructeur génial Silvain Ohl. Les mâts chinois n’ont pas été pensés pour être fixes et ils sont composés de matières différentes. Ils bougent dans tous les sens et on peut les manipuler. Tout ce que tu fais peut avoir une incidence et peut aboutir à un effondrement total.

Cyril : Il faut beaucoup d’expérience avec ce type de scénographie qui bouge. Le metteur en scène Florent Bergal qui est danseur, acrobate, jongleur nous a permis de travailler avec notre propre corps. Il y a beaucoup de travail au sol, ce qui n’est pas notre habitude. C’est très technique mais aussi très plaisant, cela se gère au millimètre et cela se fait à six.

La force du collectif, c’est que les acrobates sont très différents ?

Cyril : On est très différents de par nos origines culturelles mais aussi parce qu’on n’a pas fait les mêmes écoles, qu’on n’a pas eu les mêmes formations. On n’a pas non plus les mêmes visions artistiques, ce qui complexifie et enrichit les façons de travailler.

Lisa : C’est le corps des acrobates qui amène tout. Chacun a ses mouvements personnels, sa manière de bouger. C’était déjà le cas dans le premier spectacle.

Quelle place est laissée au hasard dans cette création ?

Lisa : il y a beaucoup de choses qu’on a travaillées en improvisation et dans le lâcher prise. Il y a une forme de fragilité. Même si c’est écrit, le spectacle reste ouvert au hasard qui peut être un vrai cadeau.

Cyril : On ne voulait surtout pas faire quelque chose de moralisateur. On sait qu’on va, par le mouvement et quand tout se casse la gueule, vers quelque chose de sacrément jouissif.

Pratique Spectacle « Mikado » par le collectif Sous le manteau, jeudi 19 janvier à 20 h au Triskell, dans le cadre du festival Circonova organisé par le Festival de Cornouaille.

(Le Télégramme/Delphine Tanguy) - Publié le 17 janvier 2023 à 12h01