Dans la presse :« Infirmière scolaire à Pont-l’Abbé : mettre des mots sur les maux »

« Il est important d’observer, d’être attentif aux élèves et d’apprendre à les connaître », explique Marie-Laure Ardois, infirmière scolaire au collège Laennec. (Le Télégramme/Julie Creignou 20 novembre 2021

Infirmière scolaire, Marie-Laure Ardois travaille au collège Laennec depuis plus de dix ans. Derrière les petits bobos du quotidien, elle accompagne les élèves sur le chemin tortueux de l’adolescence.

Ce lundi après-midi, heure de pause au collège Laennec, le brouhaha des élèves résonne sur les murs épais du bâtiment avant de s’éteindre en rejoignant la cour. Au fond d’un long couloir, derrière la modeste porte grise « Infirmerie », Marie-Laure Ardois souffle un peu avant que la salle d’attente ne se remplisse. Plus tôt dans la journée, elle a reçu la visite de deux anciennes élèves du collège : l’une d’elles vient d’être mère et lui a demandé conseil. « C’est un plaisir d’accompagner les jeunes et de les recroiser ultérieurement  », sourit l’infirmière, présente dans l’établissement depuis plus de dix ans.

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Infirmière scolaire à plein temps

Marie-Laure Ardois est en poste à plein temps dans ce collège qui compte 878 élèves répartis en 33 classes, l’un des plus grands de Bretagne. Entre les soins préventifs et curatifs qui occupent sa journée (maux de tête, indigestions, blessures…), elle accueille, écoute et accompagne les adolescents qui viennent la voir pour des problèmes plus spécifiques. « Il est important d’observer, d’être attentif aux élèves et d’apprendre à les connaître », explique l’infirmière assise à son bureau, non loin du téléphone en cas d’urgence. Écouter et dialoguer permet parfois de déceler les symptômes insidieux d’un harcèlement scolaire, d’une dépression ou de troubles de l’alimentation. À l’ère des réseaux sociaux, il est plus difficile de déceler harcèlements et cyberharcèlements qui se propagent au-delà de la sphère scolaire : « Les enfants sont toujours en lien les uns avec les autres. Derrière un écran, on ne retient pas forcément sa parole », analyse Marie-Laure Ardois.

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Le maillon d’une chaîne pédagogique

Il faut alors travailler la confiance avec l’élève pour comprendre ce qui se passe et repérer les signes : changement du comportement, tristesse, isolement, chutes des notes… Si la résolution est loin d’être immédiate, en parler avec l’adolescent ou les parents et s’adresser aux partenaires extérieurs à l’établissement peut permettre de débloquer les choses. Car tout ce travail, Marie-Laure Ardois ne le fait pas seule. Elle est le maillon d’une chaîne pédagogique composée d’un médecin et d’une psychologue scolaire, de conseillères principales d’éducation (CPE), d’une assistante sociale et d’une assistante d’éducation. Des ateliers de prévention et d’éducation organisés dans les classes chaque année abordent les thèmes de la tolérance, la sexualité ou encore le handicap, invitant les élèves à réfléchir et comprendre ce qui les entoure. « Ce sont les éponges du monde dans lequel ils sont, car l’école est un reflet de l’extérieur », philosophe l’infirmière. La pause touche à sa fin, les couloirs et la salle d’attente à nouveau se remplissent. Quels que soient les problèmes qui fermeront des portes aux élèves, celle de l’infirmerie, elle, restera toujours ouverte.

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MLA