Des collégiennes à la rencontre d’ingénieures

Des collégiennes, venues des collèges quimpérois La Tourelle et La Tour d’Auvergne, mais aussi de Fouesnant, Pont-l’Abbé (filles de 3è4 et de 3è6) et Briec, se sont déplacées jeudi 9 décembre 2021, au lycée Thépot de Quimper, pour découvrir le métier d’Ingénieure, dans le cadre de l’opération « Elles bougent pour l’orientation ».

Deux intervenantes étaient présentes, Morgane POT (Ingénieure Vulcain Engineering) et Melina DORVAL (Ingénieure acheteuse Blue solution). Elles ont témoigné de leur parcours échangé avec les collégiennes.

Dans la presse : « Quimper. Jeunes ingénieures, elles encouragent les lycéennes à se lancer »

- Ouest France Samedi 18 décembre 2021

Les élèves des lycées Yves-Thépot et Brizeux, de Briec et de Pont l’Abbé ont reçu la visite de jeunes ingénieures dans le cadre de rencontres portant sur l’orientation. Avec l’association Elles bougent, qui incite les jeunes filles à se lancer dans des études scientifiques, elles sont quatre à transmettre un message aux lycéennes : oser. Elles retracent leurs parcours.

Morgane Pot, 24 ans, ingénieure en sûreté de fonctionnement

Morgane Pot, ingénieure chez Vulcain ingénierie et marraine Elles bougent, veut rappeler aux lycéennes qu’elles « peuvent choisir le métier qu’elles veulent ».

Après deux ans de prépa à Rennes et trois ans d’école d’ingénieurs à Nancy, Morgane Pot exerce chez Vulcain ingénierie. "Je fais de l’étude de défaillances des systèmes. Je m’occupe de systèmes ferroviaires et je fais des études pour garantir la sécurité des voyageurs ", ​explique la jeune femme. Membre d’Elles bougent, Morgane Pot s’engage auprès des lycéennes pour les inciter à se lancer dans l’ingénierie. "L’idée c’est de leur montrer qu’il n’y a aucun frein à mener une carrière d’ingénieure. Elles peuvent faire le métier qu’elles veulent en conciliant vie personnelle et professionnelle". ​Selon elle, les études permettent « d’obtenir toutes les clés pour réussir ». ​L’ingénieure rappelle que le secteur se féminise mais regrette que « ça stagne ». ​Alors, elle le dit et le répète à l’envi : "Il ne faut pas hésiter à se renseigner".

Mélina Dorval, 34 ans, acheteuse chez Bolloré

Après une formation d’ingénieure textile, Mélina Dorval exerce désormais le métier d’acheteuse pour l’entreprise Bolloré à Ergué-Gabéric

Être ingénieure n’était pas vraiment une vocation pour Mélina Dorval. Lycéenne et ne sachant pas à quelle carrière se consacrer, elle a finalement opté pour une prépa et une école d’ingénieur textile, à Roubaix. "Ça m’a interpellé parce qu’on parle d’ingénieurs aéronautiques et tout ce qu’on veut, mais pas d’ingénieurs textiles ", ​soulignant ainsi la diversité des carrières qu’offre le métier d’ingénieur. Mélina Dorval n’a pas rencontré de difficultés particulières lors de ses études mais avoue que tout n’a pas été simple en début de carrière. "En tant que femme, c’est plus difficile de se faire une place, on doit toujours plus prouver notre valeur" . ​Malgré tout, elle ne regrette pas son choix. « Il ne faut pas avoir peur parce qu’on est accompagnées tout au long de notre parcours. Après, on sait faire face aux problèmes, on les étudie et on trouve comment les surmonter ».

Marjorie Morvan, 27 ans, chercheuse à l’Isae-Supaero

En janvier, Marjorie Morvan occupera un poste de chercheuse à l’école Isae-Supaero de Toulouse, dédiée à l’aérospatial.

À partir de janvier, Marjorie Morvan aura un peu la tête dans les étoiles. Elle prendra son nouveau poste à Toulouse où elle travaillera dans "la recherche sur les capteurs d’image pour une application spatiale". ​Passée par la prépa du lycée Brizeux entre 2012 et 2014, cette native de Landerneau a longtemps cru qu’elle n’était pas faite pour le doctorat." Peut-être, qu’inconsciemment, les femmes osent moins mais il faut montrer que c’est possible, qu’il n’y a pas de raison". ​Avec son passage par Quimper, elle s’est autorisée à avoir plus d’ambition. "La prépa m’a permis de me projeter et m’a donné envie de me lancer dans l’ingénierie". ​Résultat, après une école d’ingénieurs à Bordeaux et trois ans de thèse en microélectronique à Toulouse, Marjorie Morvan s’épanouit dans ce métier qu’elle résume en une phrase : "Être ingénieure, c’est être polyvalent".

Aurélie Keraval, 30 ans, cheffe de projet en électrotechnique

Aurélie Keraval est aujourd’hui cheffe de projet en électrotechnique. Engagée dans l’association Elles bougent, elle veut rappeler aux lycéennes que devenir ingénieure n’est pas insurmontable.

À tout juste 30 ans, Aurélie Keraval a déjà connu plusieurs vies professionnelles. Passée par la prépa physique chimie sciences de l’ingénieur de Brizeux, la jeune ingénieure a effectué un stage à Mulhouse avant de s’envoler pour le centre spatial de Kourou, en Guyane, où elle était chargée de la protection du centre et des lanceurs. Aujourd’hui cheffe de projet pour une filiale du groupe Eiffage, Aurélie Keraval ne semblait pas vouée à suivre ce cursus. "L’ingénierie, je n’avais aucune idée de ce que c’était". Dès l’école, Aurélie s’est rendu compte qu’elle s’engageait dans un milieu plutôt masculin. "Sur une promo de 90, on était cinq filles". Et en début de carrière, elle a pu recevoir quelques réflexions. « Il faut en remettre certains à leur place, il faut juste avoir de l’assurance ». Avec Elles bougent, elle veut rappeler aux lycéennes que devenir ingénieure "n’est pas insurmontable".