Dans la presse "Pont-l’Abbé. « Mes chiens, ce sont mes yeux ! »"

Les 4e10 de Laennec, et la vedette du jour, Écaille, chien-guide.

Écaille, chien-guide d’aveugle, et sa maîtresse Marie-Noëlle Gonidec ont rencontré des élèves du collège Laennec. Une belle visite qui a sensibilisé les jeunes au handicap.

Quatorze ans seulement et un cœur grand comme ça, ainsi pourrait-on parler de Léane, élève de 4e au collège Laennec. «  J’ai rencontré Marie-Noëlle Gonidec, non-voyante de naissance lors d’un salon d’aquariophilie. J’ai été touchée par son histoire et sa relation avec son chien-guide. Puis j’ai découvert l’écriture braille, j’ai voulu qu’on en parle en classe », raconte la collégienne.

Ses professeurs, Anne Gendra et Jean-Marie Robin ont immédiatement organisé une demi-journée de sensibilisation aux problèmes du handicap visuel dans le cadre institutionnel de l’accompagnement personnalisé au collège. Pour l’occasion, deux Invitées d’honneur, Marie-Noëlle Gonidec, présidente de l’association les chiens-guides d’aveugles du Finistère, et sa fidèle compagne à quatre pattes, Écaille, mi-labrador, mi-golden-retriever, modèle de sagesse et de discipline.

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« C’est elle qui a éduqué Écaille »

Marie-Noëlle a d’abord témoigné auprès des jeunes « Née malvoyante, j’ai suivi ma scolarité à Quimper. À l’époque, il n’y avait pas d’auxiliaire de vie scolaire. Les enseignants ont mis tout en place pour que je réussisse. Je suis moi-même devenue enseignante en collège et en formation professionnelle auprès de jeunes malvoyants avant de me spécialiser dans la transmission du braille auprès de publics très divers. »

Marie-Noëlle a ensuite raconté l’exceptionnelle complicité qui s’est installée avec son premier chien guide, joliment nommée Stella « Une chienne d’une incroyable douceur sensible et joyeuse. Lorsque l’heure de la retraite a sonné pour elle, Écaille est arrivée, tout aussi gentille mais plus espiègle. Stella est restée auprès de moi, ni l’une ni l’autre n’aurions supporté une séparation. Elle a vécu heureuse jusqu’à sa mort en janvier 2016. Avant son départ, c’est elle qui a éduqué Écaille et lui a transmis certains gestes comme retirer les gants où ôter la casquette.  »

Les futurs chiens-guides suivent une formation et une éducation qui en font des animaux d’exception. Arrivés à l’âge de deux mois au centre d’éducation, les chiots sont placés dans des familles d’accueil bénévoles, maillon essentiel d’une chaîne de solidarité. Le cahier des charges est précis, l’animal doit apprendre au sein de sa famille la propreté, l’obéissance de base et la socialisation.

À partir de 12 mois, c’est l’éducation proprement dite à l’école avec travail en ville et à la campagne, parcours sur les routes et les chemins, les trottoirs, les passages piétons, les recherches utiles comme une porte, un distributeur, un siège, les escaliers, les transports en commun. Durant leur formation, les élèves chiens-guides passent un certificat d’aptitude afin de valider leurs acquis.

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La rencontre décisive entre le chien et son nouveau maître

Puis vient la rencontre, décisive, entre le maître et le chien. « L’osmose peut être immédiate, elle sera totale et indéfectible. Commence alors une nouvelle vie pour les deux et une relation de confiance absolue. Mes chiens ont toujours été mes mes yeux.  » Marie-Noëlle a ensuite animé un atelier d’écriture braille, chacun des collégiens écrivant son prénom et profitant de l’occasion pour glisser une caresse à Écaille, ravie de cet intermède.

Cette rencontre de grande qualité a beaucoup marqué les collégiens, les sensibilisant au handicap et à la différence. Marie-Noëlle en a profité pour lancer un appel urgent aux bonnes volontés. L’association des chiens-guides d’aveugles du Finistère se déplace beaucoup et a grand besoin de nombreuses personnes accompagnatrices. Contact : 02 97 32 40 31.

Ouest France 22 octobre 2019

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