Dans la presse :« Dans ce collège de Pont-l’Abbé, une classe inclusive pour les jeunes en difficultés scolaires »

Au collège Laennec, à Pont-l’Abbé (Finistère), la section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) accueille des jeunes pour qui l’accès aux apprentissages a été compliqué et dont les difficultés scolaires n’ont pu être levées malgré les actions de soutien.

Au collège Laennec, à Pont-l’Abbé (Finistère), la section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) accueille des jeunes pour qui l’accès aux apprentissages a été compliqué et dont les difficultés scolaires n’ont pu être levées malgré les actions de soutien. « Il y a une classe par niveau de la 6e à la 3e, avec des effectifs ne dépassant jamais les 16 élèves par classe. Le principe de la classe inclusive est l’une des forces du collège, ce qui signifie que ces jeunes ont également des enseignements en commun avec les autres collégiens, dès que c’est possible », explique Valérie Ruano, directrice de la Segpa.

« Nous formons de futurs adultes autonomes »

« Exigence et ambition » restent les maîtres-mots qui guident les actions de toute l’équipe, qu’ils soient professeurs des écoles, professeurs de lycée professionnel ou personnel de direction. « Nous n’avons qu’un seul objectif, les emmener le plus loin possible. Par le biais des découvertes professionnelles que ces jeunes font lors des stages, des mises en situation, ou pendant les visites d’entreprises, des centres de formation ou de chantiers . Ce qui compte, c’est de leur proposer de développer des aptitudes, des postures professionnelles et surtout une appétence pour un domaine dans lequel ils auront envie de s’investir. »

Dans l’atelier hygiène, alimentation services (HAS), Éloïse, Océane, Emma, Louis, Yowen, tous en tenue réglementaire impeccable, viennent de terminer un clafoutis aux poires sur les conseils et l’œil bienveillant de Jérôme Michel, professeur de lycée professionnel en bio et techno. « Notre propos est de proposer des supports qui permettent de travailler des compétences transférables. Ce ne sont pas des cuisiniers que nous formons mais de futurs adultes autonomes, responsables, ayant le goût du travail bien fait et capables de mener à bien leur propre projet  », explique l’enseignant. Même son de cloche dans l’atelier Habitat voisin, ou s’affairent Elsa, Chloé, Mathis, Quentin et Esteban, aux côtés de leur professeur, Gilles Chauvet.

« L’expérience du travail d’équipe, rigoureux »

Tous construisent actuellement une structure destinée à la maternelle Merville, une suite de bacs, encastrés, carrelés, munis d’une pergola et d’une charpente qui feront le bonheur des petits écoliers. « Mon but, dit l’enseignant, c’est que ces jeunes touchent tous les matériaux, utilisent les bons outils et découvrent, en filigrane, tous les corps de métier et les savoir-faire qui y sont rattachés. Chacun fera ensuite son choix mais aura vécu l’expérience du travail d’équipe, rigoureux et planifié. »

Pour fédérer encore davantage cette classe de 3e, un voyage autofinancé par le travail des collégiens est en cours d’organisation. Gâteaux, tartes salées et sucrées pour les uns, objets fonctionnels et décoratifs en bois pour les autres, ce sont les jeunes eux-mêmes qui construisent actuellement pas à pas leur projet. « La taxe d’apprentissage, impôt dû par les entreprises, sert au développement des formations professionnalisantes. Choisir la Segpa de Laennec, c’est soutenir l’action de ces jeunes à besoins éducatifs particuliers. »

Ouest France - Yves Ducret - 27/09/23