Ils sont élèves de 6e, 5e et 4e au collège Laennec et se passionnent pour tous les sujets liés à l’écologie. Les éco-délégués et leurs camarades, soucieux de préserver l’environnement et de mieux comprendre les enjeux de la biodiversité, ont enfourché leurs vélos pour aller à la rencontre de différents acteurs du Pays bigouden. Première étape, jeudi matin, chez Christophe Petitbon, maraîcher à la ferme de Quelourdec, à Pont-l’Abbé. Sous le soleil, malgré un ciel orageux menaçant, ce périple avait des airs de vacances pour le groupe d’une quinzaine de jeunes. C’est pourtant une leçon de chose en plein air fort instructive qui les attendait.
En culture bio, on n’a pas de traitement chimique et le lien avec la terre est très important. Tout ce qui est hors sol est interdit.
La question de la ressource en eau est une préoccupation
« En culture bio, on n’a pas de traitement chimique et le lien avec la terre est très important. Tout ce qui est hors sol est interdit. Un autre grand principe, c’est la rotation. D’une année sur l’autre, on ne met pas les mêmes légumes. On a un plan de cultures sur nos parcelles et on fait tourner », leur a indiqué le maraîcher en leur faisant faire le tour du propriétaire des terres qu’il exploite en agriculture biologique avec Sefa Atchadé. Fumier de volaille récupéré auprès de copains qui élèvent des poulets à Saint-Jean-Trolimon ou crottin de cheval fourni par des voisins mais aussi compost de déchets verts servent à amender le sol où les maraîchers font pousser une cinquantaine de légumes à l’année et même des petites pastèques. La question de l’eau a aussi piqué la curiosité des éco-délégués. « Un forage alimente une citerne avec deux circuits d’eau. Et pour les serres, on a un système de goutte à goutte. La problématique de l’eau est un souci depuis 3-4 ans et on a dû se connecter au réseau d’eau de la ville. L’an dernier, pendant trois semaines, on n’avait plus une goutte d’eau », leur a indiqué Christophe Petitbon qui les a mis à contribution pour préparer les semis de courgettes.
Christophe Petitbon a mis les jeunes à contribution pour préparer les semis de courgettes. (Le Télégramme/Delphine Tanguy)
On est parti de ce qu’ils avaient envie de découvrir. Ils avaient plein d’idées autour de questions comme se nourrir, se loger ou gérer ses déchets.
Un voyage aux étapes passionnantes
En quelques coups de pédales, ils ont ensuite rejoint la recyclerie « La Petite boîte » pour découvrir son fonctionnement et échanger avec l’équipe puis direction Penmarc’h où ils ont passé la nuit au camping municipal en prévision de l’atelier algues, vendredi matin, avec Scarlette Le Corre au Guilvinec. L’algocultrice a passionné son auditoire et vanté, dégustation à l’appui, les qualités nutritives des algues mais aussi son rôle primordial pour la préservation de la vie dans les océans.
Scarlette Le Corre a animé un atelier algues passionnant suivi d’une dégustation.
L’après-midi, sur la route du retour, les jeunes avaient donné rendez-vous aux résidents à l’Ehpad des Camélias de Pont-l’Abbé pour une séance de jardinage, l’occasion d’un échange de pratiques avec les anciens. « On est parti de ce qu’ils avaient envie de découvrir. Ils avaient plein d’idées autour de questions comme se nourrir, se loger ou gérer ses déchets », souligne leur enseignante d’histoire-géo Claire Le Bellec. Elle a apprécié les voir évoluer dans un autre cadre et gérer l’organisation de ce tour à vélo, plusieurs enseignants ayant donné un coup de main pour la logistique. Des vidéos vont également être réalisées par les élèves pour garder une trace de ce voyage et montrer que c’est possible de se déplacer dans le pays bigouden en limitant son empreinte carbone.