Dans la presse : « Surf - À 10 ans, Gabriel Abiven à plein tube »

Attention talent. À tout juste 10 ans, le Plomeurois Gabriel Abiven enchaîne les belles manœuvres. Le jeune surfeur surdoué est l’un des plus grands espoirs de la région. Portrait.

Les amateurs de surf en baie d’Audierne (Finistère) l’ont forcément déjà vu au cours d’une session. Il faut dire, de Pors Carn à Tronoën, que la petite tête blonde de Gabriel Abiven ne passe pas inaperçue. Son aisance dans les vagues est bluffante. Presque insolente. Son style plutôt engagé tranche avec son apparence juvénile. «  Il est très tonique et sans compromis », lâche Thomas Joncour, son coach à l’école de surf 29Hood à Penmarc’h qui l’a vu éclore depuis l’âge de 5 ans. «  Il maîtrise les basiques, maintenant, il doit optimiser au maximum sa technique. C’est l’un des plus beaux espoirs de la région », avance l’ancien champion (36 ans). Sa deuxième place, en septembre à Lacanau (33), dans une compétition nationale, lui confère un nouveau statut. Normal, la performance est plutôt rare.

gabriel abiven 2è en partant de la gauche

Un rêve éveillé

Le jeune Bigouden va débuter la saison (mars/avril) dans le top 5, catégorie benjamin. Mais pas question de s’emballer. Personne ne veut mettre la pression. À commencer par sa famille. « On est forcément fier parce qu’il montre du potentiel et de la persévérance, commente Christine, la maman, on privilégie d’abord un environnement équilibré, on n’est pas là pour en faire un champion ». Scolarisé en sixième, section surf, au collège Laennec à Pont-l’Abbé, Gabriel concilie sa passion et ses études. Un vrai rêve éveillé. « Il passe environ quinze heures par semaine à l’eau », commente Pierre, son père, qui l’a initié dès son plus jeune âge.

Ce dernier accompagne encore régulièrement son fiston à la baille. Les chiens ne font pas des chats. Pierre, prof de sport à Quimper, est un véritable mordu de glisse. La famille habite à quelques encablures de La Torche. Un spot devenu le jardin du crew Abiven. Le petit frère Adrien, 7 ans, a également attrapé le virus. « Chez nous, il faut que ça bouge », confie Christine, plutôt branchée VTT.

Parrainé par Ian Fontaine

En début d’année, Gabriel préparera sa saison dans les eaux chaudes du Maroc ou des îles Canaries. Histoire de mettre toutes les chances de son côté. Le jeune surfeur, épaulé par Ian Fontaine, vient d’intégrer l’équipe Billabong. Un partenariat de sponsoring qui va notamment lui permettre de participer à des stages avec les meilleurs riders européens. « Il a un beau potentiel. Il donne beaucoup d’énergie, il faut juste la contrôler », relève Ian Fontaine, qui entraîne la team Billabong. Ce multi-titré insiste sur les valeurs de transmission. « C’est important que les anciens accompagnent les plus jeunes. J’ai aussi bénéficié de cela quand j’ai débuté. Place à la nouvelle génération ».

Ça fonctionne comme une famille. Il y a beaucoup d’entraide et de solidarité

Le Quimpérois (25 ans) souligne aussi la notion de plaisir. Un élément essentiel selon lui pour performer. De ce côté, pas d’inquiétude. Gabriel s’éclate avec ses potes. D’autres jeunes comme Louka Tirilly et Louis Fours stimulent la (saine) concurrence. « Ça fonctionne comme une famille. Il y a beaucoup d’entraide et de solidarité », souligne Christine. Le petit gabarit espère un jour jouer dans la cour des grands et imiter son modèle, un autre Gabriel, Medina celui-ci, la star mondiale de la discipline.

La relève

Pour atteindre le haut de la vague, il faudra en passer des étapes. Ce dimanche à Pors Carn, sur son shortboard, Gabriel s’est hissé sur la deuxième marche du podium lors de la Coupe de Bretagne, face à huit autres compétiteurs. « Ces jeunes surfent mieux que nous au même âge, analyse Thomas Joncour, ils ont démarré plus tôt et avec du meilleur matériel ». La relève est bien là. À eux, désormais, de sortir du « hood » et d’envoyer du bois.

Steven Lecornu- © Le Télégramme 30 novembre 2018.

Gabriel ici à Pors Carn (Penmarc’h) avec, sous le bras, son shortboard, une Pukas 4,9.

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